Soumis par Pierre Degand le dim, 04/04/2021 - 07:21

L’article dont la lecture est proposée nous parle d’Andrew John Scott. C’est un économiste britannique, professeur à la London Business School. Il est aujourd’hui présenté comme « un des plus grands experts mondiaux de la longévité, du vieillissement et de leurs impacts sur la société, les finances, les entreprises et ou la sécurité sociale » aux dires de l’article commenté ici.

Si son parcours académique est assez impressionnant, il convient d’emblée de noter qu’Andrew J Scott a travaillé également pour des organismes financiers et bancaires. A ce jour, il est présent dans les milieux d’affaires et est membre du conseil d’administration et conseiller de nombreuses entreprises et de gouvernements, notamment le gouvernement britannique. Il est le co-fondateur de l’organisation « The Longevity Forum », promouvant une vie plus longue en bonne santé (https://thelongevityforum.com). Il a publié en 2016, un ouvrage co-écrit avec Lynda Gratton, professeur de comportement et d'organisation à la London Business School également et spécialiste en management : « The 100 Years Life », (Ed. Bloomsbury), devenu en français « Une vie de 100 ans, - du bonheur d’être centenaire » (Ed. Saint Simon). Les auteurs y expliquent comment les entreprises, la médecine et nos représentations sociales devront évoluer pour permettre au plus grand nombre de vivre plus vieux, et en bonne santé. Le message est que notre vie classique divisée en trois actes – formation, carrière, et retraite – doit faire place à une « nouvelle existence pluri-étapes, cadencée et ponctuées de bornes et de virages ». Gratton et Scott avancent l'idée d'une vie à plusieurs étages, avec des changements de direction et d'attention répétés. Les actifs matériels et incorporels devront être entretenus, renouvelés ou remplacés. Les compétences devront être mises à jour, enrichies ou supprimées, de même que les réseaux d'amis et de connaissances. Les gains seront entrecoupés d'apprentissage ou d'auto-réflexion. Comme le préviennent les auteurs, les loisirs devront devenir une " re-création. » (résumé tiré du site de la FNAC).

On est donc loin de la vision de Dominique Méda et Pierre Larrouturou : « Einstein avait raison : il faut réduire le temps de travail » Ed. L’Atelier ( 2016)…Mais on est bien dans le contenu de l’article proposé à la lecture !

Pointons quelques phrases intéressantes dans l’entretien publié dans Trends, avec l’espoir qu’elles doperont l’envie d’en savoir plus et pourquoi pas de lire les ouvrages cités ci-dessus :

- « Au cours de la pandémie, on a préféré la santé au PIB, c’est un choix crucial et qui ouvre des perspectives dans une société vieillissante. Mais (…) bien vieillir est un pilier de notre économie. »

- «  Il n’y a pas de raison d’opposer les jeunes aux vieux car tout le monde devient vieux. »

- Cette longue vie va devoir être financée, avec des outils financiers adaptés : « Il va falloir inventer des produits flexibles(…) de nouveaux risques émergent avec la longévité : ne plus avoir assez d’argent et avoir besoin de soins médicaux tout en étant bien vivant à un âge avancé. Il va falloir assurer ces risques-là. »

L’interview aborde aussi d’intéressants débats actuellement en cours au niveau belge et européen tels la perspective de travailler plus longtemps, la question de l’identité le plus souvent influencée par le travail et une vision linéaire de la carrière mais aussi la gestion des ressources humaines par les entreprises, depuis les réalités des politiques de recrutement à la question de la productivité, sans oublier la question de la construction ( architecture, principes et financement) d’un système de sécurité sociale adapté aux défis de la longévité et non pas du seul vieillissement !

Bonne lecture :

Lire l'article paru dans Le Vif   Andrew Scott, spécialiste de la longévité et du viaillissment" Le concept même de retraite va disparaître"

Andrée Debrulle 

Réseau Sequoia