Chantal nous présente Le repos du guerrier de Christiane Rochefort
Passionnée de lecture, Chantal partage ses notes de lecture.
Le repos du guerrier – Christiane Rochefort
Paru en 1958 et porté à l’écran par Roger Vadim en 1962, ce roman de Christiane Rochefort mêle liberté de ton et conventions bourgeoises.
Geneviève s’entiche de Renaud qu’elle a sauvé du suicide. Découvrant le plaisir elle s’arrache à son milieu bourgeois, fait fi des conventions. En apparence seulement, puisqu’en bonne ménagère elle fait tout pour faciliter la vie de cet homme égoïste, nihiliste, alcoolique au point de pratiquement se détruire elle-même autant qu’il se détruit.
J’imagine que le livre et le film choquèrent une certaine société, on était dix ans avant mai 68. Je l’ai relu avec curiosité, parce qu’il reflète une époque que j’ai vaguement entrevue comme étant celle de mes parents, et encore étaient-ils assez peu conventionnels.
Surtout, il ouvre une réflexion intéressante sur ce que peuvent être les addictions, leur caractère destructeur, et le fait que personne n’en ressort indemne. La boisson, la drogue et l’amour asservissent les protagonistes, ils ne sont pas heureux et le savent, mais ils n’ont pas la force de lutter pour en sortir et se recréer un autre monde.
Caractéristique cette phrase : On pouvait faire ce qu’on voulait alors : je vidais dans l’évier un peu de la bouteille. Je ne refusais plus de boire avec lui : c’était toujours cela de moins.