Construit dans le goût néoclassique, il comprend les ateliers et bureaux du charbonnage, la cité ouvrière de quelque 450 maisons exceptionnellement confortables pour l’époque, dotées chacune d’un jardin privatif, et la résidence des administrateurs, appelée château De Gorge.
La cité ouvrière est également dotée d’une école, d’un hôpital, de places publiques, d’une bibliothèque, d’une salle de danse, …
Devenu symbole de l’industrie du charbon dans tout le Hainaut belge et français, le Grand-Hornu fut aussi un fabuleux laboratoire technologique. Henri De Gorge utilise en effet de nouvelles techniques d’extraction et de nouvelles machines à vapeur. De plus, il innove et installe, en 1830, le premier chemin de fer hippomobile du pays pour soutenir le développement économique de l’entreprise.
Le Grand-Hornu reste en activité jusqu’en 1954. L’exploitation industrielle s’arrête et le site est abandonné. Lorsqu’à la fin des années soixante une poignée de passionnés de patrimoine se battent pour sauver le site d’une destruction programmée, ce dernier n’est plus que l’ombre de lui-même, dévasté par le temps et le vandalisme. De plus, en 1969, il fera l’objet d’un Arrêté royal de démolition visant son arasement total.
En 1971, l’architecte Henri Guchez assure définitivement son sauvetage en le rachetant. Il démarre une première phase de rénovation et y installe ses bureaux. C’est la Province de Hainaut qui, en 1989, entame la deuxième phase des travaux de rénovation lorsqu’elle rachète le site.
Dès 1984, l’asbl provinciale Grand-Hornu Images poursuit depuis sa triple mission : patrimoniale, touristique et culturelle. Elle inscrit le Grand-Hornu en bonne place dans les grandes associations internationales du patrimoine et développe sur le site une programmation culturelle afin de lui insuffler une nouvelle vie et le faire redécouvrir au public sous un jour nouveau.
Les expositions présentées par l’association explorent le champ des relations entre l’art et l’industrie ; design, création industrielle et arts appliqués y tiennent une place privilégiée, très proche de l’esprit du lieu et en résonance avec l’histoire de la région.
Le 1er décembre 2014, Grand-Hornu Images est devenu le CID - centre d’innovation et de design au Grand-Hornu. Il a pour ambition de promouvoir le design contemporain à travers une programmation d’expositions et d’activités de médiation mettant en valeur l’innovation, la recherche expérimentale, l’émergence de nouveaux thèmes et horizons de recherches dans les secteurs du design, de l’architecture et des arts appliqués.
Par ailleurs, au début des années 90, la Communauté française décide d’installer son futur Musée des Arts Contemporains à Hornu et scelle ainsi la fin de la rénovation du Grand-Hornu. En 2002, le Musée des Arts Contemporains MAC’s ouvre ses portes et donne à voir au public le plus large, l’état de la création contemporaine internationale sous tous ses aspects.
Après avoir été un des fleurons de l’industrie belge, le site du Grand-Hornu est aujourd’hui l’un des premiers lieux culturels de Belgique consacrés à la création actuelle. Il connaît une nouvelle vie et accueille chaque année un large public international.
Depuis 2012, il est classé par l’UNESCO sur la liste du Patrimoine mondial de l’humanité avec les sites de Bois-du-Luc, le Bois du Cazier et Blegny-Mine.
Expo du photographe Jochen Lempert
Pour sa première exposition au sein d’une institution muséale en Belgique, le photographe allemand Jochen Lempert investit quatre salles du MACS de ses prises de vue délicates de la nature. Devant l’intensité poétique de chacune d’entre elles et la puissance évocatrice des planches qu’elles forment suivant des agencements témoignant d’une grande maîtrise de la composition et de l’installation, on est d’abord frappé par la simplicité des moyens déployés : appareil reflex argentique 35 mm à focale normale, tirages home-made noir et blanc, divers formats de papiers barytés que l’artiste dispose sur le fond blanc des murs sans encadrement, ou même simples photogrammes de plantes ou d’animaux par exemple. Ces constellations d’images, parfois disposées dans des vitrines, produisent une œuvre qui invite à la contemplation autant qu’à la lecture à travers un inépuisable réseau de correspondances généré par analogie ou contraste entre les formes, les tons et les sujets. Biologiste de formation, ayant étudié en spécialiste la libellule, Jochen Lempert aura ainsi approfondi, en se tournant à la fin des années 1980 vers la photographie, son observation minutieuse du monde animal, végétal, mais aussi humain, par cette sensibilité extrême aux phénomènes infimes comme existences moindres : les traces de minuscules grenouilles, le vol lumineux de lucioles, le souffle du vent dans les feuilles mortes, une constellation de taches de rousseur sur une épaule ; toute écologie poétique et photosensible de la vie discrète et alentour.
Jochen Lempert est né en 1958 à Moers (Allemagne). Il vit et travaille à Hambourg.
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